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PEINTMUR 2023
Une exposition de Thomas Bernardet

      Thomas Bernardet est un collectionneur. Quand il se promène en ville, il inventorie les façades des commerces de coins de rues en en faisant des compositions photographiques archivées derrière une façade de catalogue. Quand il exécute un travail technique de construction d’exposition, il collectionne les gabarits. Quand il fait les courses, il collectionne les listes sur lesquelles chaque mot a été recouvert de raturages volontaires. On évitera alors d’isoler une œuvre de sa série si on veut comprendre le process qui l’a fait exister.
Être collectionneur consiste à exercer une attention singulière dans un contexte donné. On pourrait dire des thèmes de Thomas qu’ils sont une résistance passive à un environnement socio-économique agressif qui a transformé l’attention de l’individu en un produit ayant une valeur marchande. Comme l’attention est un filtre et qu’identifier ses sélections par l’algorithme revient à deviner les centres d’intérêts et attentes de l’individu, Il est alors facile d’anticiper ses désirs, voire de les modeler afin que le temps de cerveau disponible d’une personne serve la machine économique.
     Hors du paysage numérique, Thomas Bernardet dédie son attention à des éléments qui échappent à cette machine à aspirer le temps de cerveau disponible de milliards d’individus et nous invite à nous détourner des flux d’informations qui animent le streaming mondial pour nous souvenir qu’il est possible de tout stopper afin de simplement regarder.

     L’attention est ici une sélection volontaire et insistante, car après avoir isolé le signe, l’artiste va s’appliquer à l’ornementer. Opérant un nouveau glissement il passe des théorisations de l’art abstrait occidental à l’observation de l’art ornemental islamique développé sur une autre façon d’articuler les formes : la stylisation des motifs ramène les impressions visuelles à un niveau linguistique et sémantique. Le sens à donner à ce que l’on voit appartient à celui qui regarde et non à celui qui crée ou à la fonction de l’objet.*  Ces questions inhérentes à la pratique de l’art islamique sont proches de celles que Marcel Duchamp a pu poser en son temps, et se sont ces points communs greffés dans deux histoires différentes qui retiennent l’attention de l’artiste. Celui-ci s’approprie la fonction d’un intermédiaire et le regardeur est priés d’ouvrir son propre bagage intellectuel pour interpréter l’œuvre d’art. Il est de nouveau maître de son attention et l’œuvre lui offre un cadre dans lequel la déployer.
Pour ce faire, l’œuvre est humble et se nourrit de matériaux modestes. Elle n’est jamais arrogante ou démonstrative. Elle est à la fois discrète, raffinée et constitue un petit refuge hors de tout, dans lequel chacun.e est invité.e à s’arrêter pour contempler des collections de signes triviaux, agencé en un langage que tout le monde peut s’inventer. Votre attention vous appartient de nouveau et l’artiste s’efface pratiquement afin de vous laisser en jouir pleinement.

 

*Penser l’art islamique, une esthétique de l’ornement. Oleg Grabar, Albin Michel 1996


Laurent Jourquin

Exposition Thomas Bernardet 2020

Fond rouge 2019, les onze rayés de la liste rouge
Adhésifs sur papier affiche (120x80 cm.) 11.

Ici, l'ensemble présenté à la Point to Point Galerie en 2020
 

Exposition Thomas Bernardet 2016

Exposition Thomas Bernardet Printemps 2012

Nauman Else But Me
THOMAS BERNARDET
Nauman Else But Me est un collage de séquences capturées sur les sites web tels que Youtube. Il s’agit de films réalisés par des amateurs lors de visites dans des expositions de l’artiste Bruce Nauman. L’oeuvre est la mise en relation de ces éléments pour réaliser aussi bien un hommage qu’une bonne vidéo avec le travail des autres. Ce projet à été réalisé pour le stand de la galerie PointToPoint lors de la foire d'art contemporain de Nîmes en 2009.

Video installation with 5 video projections. The video Nauman Else But Me is a collage of sequences collected on video sharing websites such as Youtube. All the footage was shot by amateurs visiting exhibitions by the artist Bruce Nauman. By establishing connections between these different elements, I wanted to pay homage to Nauman, and also make a good video using other people’s work.This project was created especially for the booth of PointToPoint Gallery during ArtNim art fair.

 

Thank You
Installation de la vidéo en multi canal, stand de la Galerie PointToPoint, ARTNIM art fair 2009
5 vidéoprojections, 5 amplis de guitare

exposition Thomas Bernardet Printemps 2007

Participation du travail de Thomas Bernardet aux expositions collectives de la Galerie : avec Jean Marc Andrieu Jean-Adrien Arzillier, Claude Caillol, Hardouin:Monnier, Wifredo Lam, André Masson, Patrick Saytour, Claude Viallat ...


      S’il y avait un thème dans mon travail, ce serait l’objet. Notre rapport aux objets quotidiens et à la symbolique de leurs différentes fonctionnalités. Je considère l’acte d’enregistrement comme une sorte de ready-made. La restitution via l’image photographique ou vidéographique achève de réaliser la décontextualisation. Les systèmes (outils) de présentation deviennent un élément significatif de l’œuvre au même titre que l’image. Une grande partie de mes pièces ne sont terminées qu’une fois que j’ai pu  leur trouver un rapport quasi in situ avec le lieu de leur exposition. Il faut que cela travaille entre une évidence visuelle et un second degré qui est la véritable essence de l’œuvre.

Compte tenu de ma psychogéographique façon de travailler, je suis très dépendant des circonstances. Il peut aussi bien m’arriver de tourner avec insistance autour du sujet pour tenter de provoquer une réponse que d’avoir à saisir une situation très vite et sans recul.

 

Mais l’émotion qui me guide est soit diluée par l’attente (parfois jusqu’à n’être qu’un souvenir), soit soudaine et difficile à identifier. Lorsque j’enregistre une image, ma conscience de ce je vois ou ressens est donc souvent confuse. Ce n’est que plus tard, en voyant la photo ou la vidéo, que je peux reconnaître une intention ou une attente, étant admis que cette capture constitue par elle-même un objet nouveau et autonome, dont je ne me sens plus tout à fait l’auteur. J’y retrouve sous une autre forme quelque chose de l’attraction initiale, de l’attention flottante mais fascinée que je portais à mon objet pour finalement découvrir le reflet d’une conscience à laquelle on ne prêtait pas attention. Mes images constituent un espace à dimensions mul­tiples où se marient et se contestent des mythologies variées, dont aucune n’est originelle : le texte ici présent comme mes images elles-mêmes sont un tissu de citations, issus des milles foyers de la culture.

                                                                                                                                                                             Texte de moi et d’autres.

Explorer EXPLORER, tentative de description d’une exposition.

Ce film de Thomas Bernardet documente l’exposition « Explorer » de Rita Mc Bride montré au Wiels, centre d’art contemporain, du 15 septembre 2017 au 7 Janvier 2018.

Il est composé de trois plans séquences décrivant d’un trait les deux plateaux d’exposition et les escaliers qui les relient. Il observe les œuvres aussi bien que leur environnement architectural, social, sonore, sans faire de hiérarchie, avec le même regard critique. La caméra met l’accent sur la matérialité du lieu qui vient dialoguer avec la plastique des œuvres. L’espace irréel des salles d’exposition est amené à une réalité vivante et tangible par l’utilisation du plan séquence ininterrompu.

Yannik Guédon image du film de Thomas Bernardet.

Abbaye de Beauport à Paimpol, Yannick Guédon,

Ce film en cours de Thomas Bernardet est le fruit d’un travail de répétitions sur plusieurs jours dans l’abbaye de Beauport à Paimpol, cette version, filmée d'Espa_, est une extension filmique des dispositifs d’écoute sonore proposés habituellement par le plasticien sonore, Yannick Guédon. La réalisation vidéographique de Thomas Bernardet se coule dans un mode de captation performatif visant à créer un compagnonnage entre l’interprète et la caméra.
La partition vocale entraîne l’œil de la caméra dans une mise en image documentaire de la salle et vise à révéler les spécificités acoustiques façonnées par l’architecture pour au final nous poser la question :
comment écoute t-on un lieu ?  Lien > Image Déplacement Résonnance clque ici

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